À propos
Malgré les efforts déployés par diverses communautés scientifiques engagées dans la prévention du suicide, ce fléau demeure un enjeu majeur de santé publique.
La Chaire de recherche du Canada sur l’intelligence artificielle (IA) pour la prévention du suicide propose un programme de recherche ambitieux afin de révolutionner cette lutte en exploitant le potentiel de l’IA. Les travaux de la Chaire permettront de développer de nouvelles méthodes d’IA pour identifier les personnes à risque suicidaire dans diverses situations. Ils permettront aussi de mettre en œuvre des techniques d’intervention novatrices basées sur l’IA et d’améliorer notre compréhension du suicide et des mécanismes sous-jacents.
Le programme de la Chaire se distingue par deux innovations majeures : d’une part, par l’exploitation et la fusion du plus de données multimodales disponibles (visuelles, sonores et textuelles) et, d’autre part, par une approche interdisciplinaire réunissant l’IA et la psychologie. Cette démarche mènera à des avancées significatives en IA, particulièrement dans les domaines de l’analyse vidéo intelligente, de l’analyse automatisée de la parole et du texte, ainsi que de l’analyse de contenu sur les réseaux sociaux.
En plus des retombées en IA et en prévention du suicide, la Chaire offrira une formation interdisciplinaire inédite aux personnes étudiantes et stagiaires impliquées. À l’issue de leur formation, elles seront dotées des compétences nécessaires pour contribuer à l’avancement des connaissances en IA et pour aider les différents acteurs engagés à résoudre des problèmes liés à la prévention du suicide et à d’autres problématiques apparentées.
- 1 031 Nombre de suicides enregistrés au Québec en 2021, selon l'INSPQ.
- 4 500 Décès par suicide enregistrés en moyenne chaque année, selon Statistiques Canada.
- 726 000 Suicides par année dans le monde en moyenne, selon l'OMS.
Le titulaire
Wassim Bouachir, Ph. D., Université TÉLUQ
Wassim Bouachir est professeur en informatique au Département Science et Technologie de l’Université TÉLUQ. Il est membre fondateur du Laboratoire sur la science des données (DOT-Lab) et chercheur au Centre de recherche et d’intervention sur le suicide (CRISE). Il détient un doctorat en génie informatique de Polytechnique Montréal et une maitrise en informatique de l’Université de Moncton, tous deux spécialisés en intelligence artificielle.
Ses recherches portent sur l’apprentissage automatique et la vision par ordinateur, couvrant des problèmes fondamentaux tels que le suivi d’objets, la reconnaissance d’activités et la classification de signaux. En recherche appliquée, il s’intéresse à la mise en œuvre des avancées fondamentales dans différents champs d’application tels que la prévention du suicide, la santé physique et mentale, et les applications environnementales.
Axes de recherche
Axe 1 : Analyse vidéo intelligente
Dans cet axe, nous allons travailler à résoudre des problèmes fondamentaux en analyse vidéo intelligente, incluant le suivi de personnes, la reconnaissance d'activités et la détection d'anormalités. Les méthodes développées seront appliquées pour la mise en œuvre de systèmes intelligents pour la détection des comportements indicateurs de risque suicidaire dans différents contextes d'application. Ces systèmes permettront de faciliter les interventions préventives afin de sauver des vies.
Axe 2 : Analyse automatisée de la parole
Nous allons développer des modèles robustes d'analyse et de classification de la parole par apprentissage automatique. Les technologies développées seront mises en œuvre dans des systèmes d'aide à la décision sur les lignes d'intervention téléphoniques et par clavardage. Cela permettra de mieux identifier les meilleures pratiques d'aide et de développer des outils pour fournir aux intervenants des informations utiles pendant leurs interventions, telles que les informations sur les changements des émotions et l'évaluation du niveau du risque suicidaire.
Axe 3 : Analyse et fusion de données multimodales
Nous allons développer de nouvelles approches d'analyse et de classification de données multimodales en tenant compte de l'explicabilité des modèles. Ces modèles seront mis en application pour fusionner des données hétérogènes de différentes sources (visuelles, textuelles et sonores) afin d'aider à identifier les personnes à risque suicidaire et de découvrir les facteurs de risque et de protection liés au suicide. La mise en œuvre de ces technologies sur les réseaux sociaux permettra de fournir les informations sur les sources d'aide aux personnes vulnérables et d'identifier les tentatives de suicide en cours ou imminentes.
L'IA pour la prévention du suicide?
Analyse vidéo
Des études ont démontré les limites de l'analyse vidéo humaine en raison de problèmes liés à l'attention et à la concentration d'un opérateur humain lors du suivi simultané de plusieurs scènes. La Chaire propose de développer des systèmes intelligents d'analyse vidéo capables de détecter automatiquement les comportements suicidaires.
Lignes de crise
L'analyse automatisée des conversations sur les lignes de crise constitue une voie prometteuse pour aider les intervenants à évaluer la situation. Nous visons à exploiter l'IA pour mettre au point des outils d'aide à la décision durant les interventions.
Réseaux sociaux
Les idéations suicidaires et les intentions d'automutilation sont de nos jours de plus en plus exprimées sur les réseaux sociaux. La Chaire vise à développer de nouveaux modèles d'IA exploitant différents types de données disponibles pour identifier les personnes à risque suicidaire. Cela permettra de fournir les informations sur les sources d'aide aux personnes vulnérables.
Réseaux
Le professeur Bouachir travaille en collaboration avec plusieurs laboratoires et centres de recherche universitaires, dont le Centre de recherche et d’intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE) de l’Université du Québec à Montréal, le Laboratoire LITIV de Polytechnique Montréal et l’Institut d’IA appliquée de l’Université Concordia.
L’Université TÉLUQ
Créée en 1972 pour rendre le savoir accessible, la TÉLUQ est la seule université francophone en Amérique du Nord à offrir tous ses programmes à distance. Chaque année, près de 20 000 personnes choisissent la flexibilité de l’Université TÉLUQ pour y faire leurs études universitaires, du premier au troisième cycle.